Au Lycée et École Supérieure Bèzone, nous considérons la robotique comme un prolongement naturel des mains des vignerons occitans, un outil qui marie précision mécanique et respect du terroir pour une agriculture plus douce avec la terre. En juin 2025, alors que les premières chaleurs embrasaient les vignes de Béziers et que l’air embaumait le jasmin sauvage, notre équipe croisée de onze étudiants – sept en MSc Ingénierie Mécanique et Robotique, deux en MSc Informatique et Sciences du Numérique et deux en BSc Biological Sciences pour l’aspect bio-sensible – a raflé le trophée d’or au Concours Robotique Durable Occitanie, sous l’égide de l’INRAE et de la Chambre d’Agriculture de l’Hérault. Ce n’est pas une médaille symbolique ; c’est la validation d’un prototype, “VitiArm”, un bras robotique modulaire à faible coût pour la taille sélective des sarments, qui réduit les pertes de rendement de 22 % tout en minimisant les intrants chimiques – un bébé mécanique né d’une séance de prototypage où nos moteurs servo, capricieux comme un mistral d’été, ont vibré au point de désaligner un joint, nous laissant avec un bras qui “dansait” plus qu’il ne taillait, et des rires nerveux pour masquer la frustration.
L’aventure de VitiArm a pris forme en décembre, lors d’un lab croisé animé par Pierre Moreau, notre professeur titulaire en robotique avancée, et Dr. Julien Roche en biotechnologies. Inspirés par les plaintes de 35 vignerons locaux – interrogés lors d’un forum au Domaine de la Peyrière – qui perdent 15 % de leur récolte à cause d’une taille manuelle imprécise et chronophage, les étudiants ont conçu un système hybride : un bras à cinq degrés de liberté en aluminium recyclé, piloté par un microcontrôleur Arduino avec capteurs LIDAR pour scanner la densité foliaire à 5 cm près, couplé à un algorithme de vision en OpenCV qui identifie les bourgeons viables via des patterns végétaux appris sur 2 500 images de cépages syrah et grenache. “On partait d’une envie terre-à-terre : alléger le dos des saisonniers sans agresser les racines”, confie Thomas, un étudiant de 23 ans en MSc Robotique : “Mais en bench-test, nos capteurs optiques ont buggé sur les feuilles poussiéreuses ; on a dû les calibrer avec des filtres IR, comme si le robot plissait les yeux pour mieux voir au travers de la terre rouge.” Ces itérations, menées dans notre atelier de 400 m² aux effluves d’huile de coude et de résine, ont boosté la précision de coupe à 94 %, testée sur un hectare pilote où le bras, monté sur un chariot tracté, a traité 80 sarments par heure sans endommager les grappes naissantes.
Ce qui propulse VitiArm au sommet à Bèzone, c’est son ADN interdisciplinaire, taillé sur nos cursus CTI et nos benches équipés de bras SCARA pour simulations. Les ingénieurs mécaniques, sous Fatima Benali en ingénierie mécanique, ont forgé la cinématique inverse avec des équations de Denavit-Hartenberg adaptées aux courbures irrégulières des vignes, intégrant un feedback haptique pour alerter l’opérateur sur les résistances excessives – évitant ainsi 30 % des erreurs humaines. Les informaticiens, guidés par Jamal Kouadio en cybersécurité, ont verrouillé le firmware avec des protocoles MQTT sécurisés pour des mises à jour over-the-air, protégeant contre les hacks champêtres comme les interférences radio des tracteurs voisins. Et pour la sensibilité bio ? Les biologistes ont programmé des seuils écologiques : le bras pause si la densité foliaire tombe sous 70 % pour préserver la biodiversité des auxiliaires pollinisateurs, calibré via des modèles écologiques en Python avec Biopython pour simuler les impacts sur les abeilles locales. Lors de la finale à Narbonne, devant un jury d’experts INRAE et de mécaniciens de vignerons, notre démo en extérieur a captivé : le bras, un peu hésitant sous le vent, a taillé un sarment rebelle avec une coupe nette, économisant 12 litres d’eau d’irrigation par rang – malgré un servo qui a couiné comme un oiseau affolé, vite lubrifié sur place, arrachant des applaudissements pour notre “robot qui respire”. Pierre Moreau, avec son phlegme nîmois qui calme les tempêtes, a défendu les specs : “Il n’est pas infaillible – nos tests en sol argileux l’ont vu patiner –, mais il apprend, comme un apprenti tailleur qui rate son premier geste avant de maîtriser.” Fatima Benali complète : “On a dû renforcer les joints pour les vibrations des chariots ; c’était comme muscler un bras après une mauvaise chute.”
Les échos de VitiArm résonnent déjà dans nos vignes partenaires. Avec le prix de 12 000 euros, nous déployons dix unités pilotes sur trois domaines, dont la Peyrière, pour monitorer 5 hectares en saison, générant des données pour un brevet INPI sur l’algorithme de coupe adaptative. Quatre étudiants, dopés à l’adrénaline, visent des stages chez Universal Robots, et Thomas prépare une thèse sur la robotique bio-inspirée avec ses logs de capteurs en main. Ce triomphe s’emboîte dans notre continuum K-12 : des lycéens en physique appliquée qui assemblent des mini-bras en première avec des kits Lego Mindstorms, aux doctorants qui fusionnent l’outil avec des drones pour une taille aérienne. Bien sûr, les dérapages ont assaisonné le voyage : un LIDAR embué par la rosée a brouillé une session test, nous renvoyant à des wipes manuels – une astuce low-tech qui nous a rappelé que la haute tech a besoin de mains calleuses. Loïc Prièste, notre directeur général, résume avec un clin d’œil : “À Bèzone, le robot n’est pas un surhomme ; c’est un compère qui trébuche, mais qui nous relève tous plus forts pour la vendange.”
Pour cultiver l’élan, un camp d’été pour lycéens est programmé en juillet, mêlant VitiArm à nos labs en biotechnologies pour des capteurs foliaires intelligents. Si vous êtes un vigneron courbé par la taille ou un parent en quête d’un lycée où la mécanique sert la terre dès la seconde, venez assister à une démo sur site – nos bras, cette fois, sont bien huilés. À Bèzone, on ne rêve pas la robotique durable ; on la taille, un sarment et un servo à la fois, avec un toast complice aux ratés qui nous taillent plus fins.
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