En ce début juillet 2024, sous les cieux azurés du Languedoc, le Lycée et École Supérieure Bèzone a vibré d’une fierté bien méritée : notre équipe mixte d’étudiants en ingénierie mécanique, informatique et design visuel a décroché la médaille d’or au Concours Régional des Jeunes Innovateurs Occitanie, organisé par la Chambre de Commerce et d’Industrie de Montpellier. Ce n’est pas qu’une récompense – c’est la concrétisation d’un projet concret, “VitiDrone”, un drone autonome équipé d’IA pour surveiller et traiter les vignobles locaux de manière éco-responsable. À Bèzone, où nos cours de lycée en physique appliquée se fondent naturellement dans les MSc en robotique, ce succès illustre comment une idée née d’un atelier improvisé peut atterrir sur le podium, non sans quelques ratés charmants qui nous rappellent que l’innovation, comme un bon millésime, mûrit avec le temps et un peu de soleil.
Le projet a germé en mai dernier, lors d’un hackathon interne piloté par Pierre Moreau, notre professeur titulaire en robotique avancée, et Ahmed El-Mansouri en arts numériques. Quinze étudiants – huit lycéens de première et sept en licence – ont passé des fins d’après-midi étouffantes dans notre lab de 500 m², à assembler un prototype avec des bras SCARA et des capteurs low-cost. L’objectif ? Un drone qui, volant à 20 mètres au-dessus des vignes, détecte via caméra multispectrale les premiers signes de mildiou ou de carence hydrique, puis déploie un micro-spray de biopesticides naturels, tout en générant un rapport visuel interactif pour les vignerons. “On voulait que ce soit beau autant qu’utile”, explique Léa, une lycéenne de 17 ans originaire des environs de Béziers, qui a conçu l’interface en Figma : des cartes 3D colorées, inspirées des motifs occitans, pour que les agriculteurs non-techies y naviguent comme sur une carte au trésor. Mais rien n’a été linéaire : lors des tests en plein champ, près des vignobles de notre partenaire local, le Domaine de la Peyrière, l’algorithme en PyTorch a confondu des feuilles saines avec des invasives – un bug tenace qui a forcé l’équipe à des nuits blanches, rires inclus, à recalibrer avec des datasets enrichis de photos provençales. Pierre avoue : “C’était frustrant, comme si le drone faisait la grève ; mais ces erreurs nous ont appris à intégrer l’humain dans la boucle, pas juste le code.”
Ce qui rend “VitiDrone” unique, c’est son ancrage local et interdisciplinaire, aligné sur nos programmes accrédités CTI. Les étudiants en BSc Informatique, guidés par Jamal Kouadio, ont codé l’IA pour une précision de 92 % après itérations, utilisant des modèles de vision par ordinateur entraînés sur 5 000 images de cépages occitans. Côté design, Ahmed a veillé à ce que le drone arbore un carénage imprimé en 3D recyclé, aux lignes fluides évoquant les voiles des pêcheurs du canal du Midi – esthétique et aérodynamique, pour une autonomie de 45 minutes par charge. Et pour l’éthique ? Un module intégré analyse l’impact carbone, évitant les sur-traitements qui polluent nos sols chers au terroir. Lors de la finale du concours, le 5 juillet à l’Aréna du Sud de Montpellier, devant un jury d’experts de l’INRAE et de startups bézianes, notre équipe a présenté une démo live : le drone, un peu capricieux sous la brise, a quand même pulvérisé la concurrence en démontrant une réduction potentielle de 35 % des pesticides sur un hectare test. “C’est pas parfait, loin de là”, confie Karim, un étudiant en MSc Robotique, “mais imaginez : moins de chimie, plus de raisins sains pour nos apéros familiaux.”
L’impact dépasse les murs de Bèzone. Avec le prix de 8 000 euros, nous financerons une version beta pour cinq domaines partenaires, en collaboration avec l’Université de Montpellier pour valider les données en conditions réelles. Trois étudiants ont déjà des entretiens pour des stages chez Thales Aerospace, et Léa prépare son bac avec un portfolio gonflé à bloc pour une poursuite en design interactif. Ce projet s’inscrit dans notre engagement sociétal : depuis 2022, nos initiatives comme celle-ci ont sensibilisé 200 lycéens à l’agro-tech durable, via des sorties terrain où l’on sent la terre humide et l’urgence climatique. Bien sûr, on n’est pas sans failles – notre budget initial a fondu comme neige au soleil pour des pièces de rechange, nous obligeant à un bricolage créatif avec des pièces d’occasion. Mais c’est ça, Bèzone : un lieu où les imperfections deviennent carburant, où un drone qui tousse nous pousse à voler plus haut.
Pour Loïc Prièste, notre directeur général, “VitiDrone n’est pas qu’un gadget ; c’est un fil tendu entre nos salles de classe et les champs qui nous nourrissent, rappelant que l’éducation doit cultiver le réel.” D’ici la rentrée de septembre, nous ouvrirons cet atelier à une quarantaine d’élèves supplémentaires, intégrant des modules en biotechnologies pour enrichir les biopesticides. Si vous êtes un vigneron curieux ou un parent en quête d’un lycée qui ose, passez nous voir : nos portes sont ouvertes, et nos drones, presque au point. Ensemble, faisons pousser l’avenir, un pixel et un circuit à la fois.
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